Nous nous trouvons à un tournant crucial dans le débat sur la compétitivité de nos entreprises et de notre économie.
Inspirée par le rapport Draghi qui a exposé ouvertement et sans détour des faiblesses économiques de l‘Union européenne et poussée par une large majorité de chefs d‘État et de gouvernement des 27 États membres, la Commission européenne a ajusté son tir en plaçant la compétitivité de nos entreprises en haut de son agenda politique pour le nouveau mandat quinquennal.
Le paquet « Omnibus », conçu pour alléger la charge administrative des entreprises par la simplification de certaines réglementations, est une réponse nécessaire aux défis contemporains auxquels nos entreprises font face. D’autres devront suivre. Dans un monde en constante évolution, où innovation et agilité sont essentielles, nous avons dû constater ces dernières années que la bureaucratie excessive peut devenir un frein sérieux à la croissance et à la compétitivité. Les entreprises, en particulier les PME, se retrouvent souvent submergées par des obligations administratives qui détournent leur attention de leur cœur de métier : innover et créer de la valeur.
Pourtant, sur la scène politique et au niveau des syndicats et de la société civile organisée, nombreux sont ceux qui continuent de défendre une approche qui privilégie la réglementation au détriment de la flexibilité et de l’efficacité. Or, il est crucial de rappeler aux promoteurs de la surrèglementation que la simplification n’implique pas un abandon des objectifs politiques poursuivis. En effet, un cadre réglementaire allégé et basé sur les risques est bien compatible avec la réalisation de standards élevés. Faut-il rappeler que la grande partie des règles à amender à la suite des propositions « Omnibus » ne sont pas encore entrées en vigueur. Parler d‘une dérégulation serait donc exagéré.
La tentative d’un rééquilibrage entre charge réglementaire et compétitivité, lancée par la Commission et son paquet « Omnibus », constitue un premier pas important d’une série d’initiatives indispensables pour stopper la désindustrialisation de l‘Europe et pour y relancer la croissance; une croissance portée par l‘innovation et l‘investissement productif.
Faire échouer ou diluer ce premier pas dans un jeu politique insensible à nos sérieux problèmes de compétitivité serait un signal regrettable adressé au monde des investisseurs et des porteurs de projets innovants, dont plusieurs attendent des signaux forts lorsqu’ils se trouvent devant le choix imminent de tourner le dos à l’Europe ou non.
Nous savons qu’en ce moment les relations politiques et économiques internationales sont devenues extrêmement difficiles. Les perspectives de succès de l’Union européenne et du modèle sociétal que nous voulons défendre dans ce contexte augmentent avec notre réussite économique. Il paraît que nous n’avons pas droit à l’échec dans nos efforts de relancer la croissance et de préserver l’emploi avec nos entreprises.